Réunion avec le Gouverneur Riad Salamé

July 8, 2019
En date du 02 Juillet 2019, le Conseil d’Administration a rendu visite au Gouverneur de la Banque du Liban S.E.M. Riad Salamé. Vous trouverez en pièces jointes le mot et l’ébauche de notre initiative chiffrée que nous avons remis au Gouverneur. Ce dernier était tout à fait d’accord avec notre analyse de la situation et a trouvé notre initiative fort intéressante et méritait réflexion. Il a promis de travailler dessus et d’y apporter les ajustements nécessaires en fonction de la situation régionale et les discussions actuelles avec les agences de notation. Il la proposera en temps opportun et pense que ce sera une fois le Budget adopté. Selon lui, les réformes ne seront pas suffisantes mais toutefois le second semestre 2019 sera légérement mieux que le premier. Il a ajouté que les intérêts pourraient baisser vu la politique adoptée par la Federal Reserve de baisse de taux sur le dollar. Il nous a refélicité pour l’action de lobbing que nous menons auprès des décideurs politiques et nous a invités à continuer dans ce sens auprès des différents responsables afin de créer un climat favorable à ce genre d’initiative. A cet égard nous allons continuer nos rencontres avec les Députés et avons fixé une réunion le lundi 8 Juillet avec le Ministre du Travail S.E.M. Camille Abou Sleiman et avons demandé un rendez-vous auprès du Premier Ministre. Lors de notre rencontre avec S.E.M. Yassine Jaber en date du 5 Juillet, nous allons lui exposer notre initiative et lui demander de fixer un rendez-vous avec le Président de la Chambre S.E.M. Nabih Berri. Voici le mot qui a été addressé au Gouverneur: Monsieur le Gouverneur, Lors de notre précédente visite en Février, nous vous avons exprimé nos doléances quant au ralentissement de l’activité économique, du fait de l’absence de liquidités et des taux d’intérêts élevés. Nous nous sommes quittés toutefois sur une note d’optimisme prudent dans l’attente et l’expectative des reformes que pourrait comprendre le budget permettant la mise en place de la conférence CEDRE et donc la disponibilité de liquidités, la baisse des taux et la reprise économique. Comme promis nous avons continué notre action de lobby auprès des différents députés, (plus de 20 rencontres) ainsi qu’auprès de certains dirigeants. Force est de constater : - l’incapacité des politiciens d’établir des réformes sérieuses vu le système politique actuel. - les réformes telles que prévues dans la loi du budget ne sont pas structurelles ni substantielles. Ce projet n’a pas réussi à envoyer les signes positifs espérés. - l’activité s’est encore ralentie et la liquidité est presque inexistante. - Les taux d’intérêts sont encore élevés. - Nos sociétés souffrent et rencontrent des difficultés presque insurmontables. De plus nous nous trouvons devant un risque réel de rupture du contrat social entre les banquiers et leurs clients débiteurs ce qui risque d’envenimer la situation actuelle et engendrerait un problème social qui viendrait accroitre le marasme actuel. Nous avons besoin d’une onde de choc positive afin de sortir de ce cercle vicieux. De ce fait, le RDCL préconise l’initiative suivante intitulée le CEDRE LIBANAIS que je vais vous exposer. Nous pourrons répartir les principaux postes de dépense publique en 4 chapitres : Le déficit de L’EDL Coût de fonctionnement de l’Etat ainsi que les salaires et traitements des fonctionnaires. Les dépenses d’infrastructure. Le service de la dette publique. Pour ce qui est de l’EDL, le plan a été voté et nous attendons la mise en place ; bien sur si le plan réussit, les pertes de l’EDL seraient absorbées ce qui réduirait le déficit public. Quant au coût de fonctionnement de l’Etat et les salaires, nous pensons que volontairement les politiciens ne feront que des efforts très modestes vu la composition du tissu politique et leur incapacité voire leur résistance au changement. Les dépenses d’infrastructure ne représentent que 8% du budget. Certes, des économies peuvent être faites mais elles restent négligeables par rapport à l’ampleur du déficit public. Enfin pour ce qui est du service de la dette, nous pensons que c’est là qu’il faudrait agir pour faire la différence, et c’est d’ailleurs l’objet de notre visite. En effet nous sommes convaincus que les banques ont un rôle national à jouer, comme elles l’ont toujours fait, elles pourraient agir dans l’intérêt du pays et le leur en particulier. Notre initiative se base sur une substitution d’une partie de la dette publique en la remplaçant par des BDT à moindre intérêt, ce qui entrainerait une réduction des revenus des banques. Il s’agit là de la dette existante et non des 11.000 milliards de L.L. à 1% que l’Etat demande pour les dépenses futures. Toutefois ce swap ne devrait se faire que conditionné par des réformes chiffrées et identifiables au niveau des dépenses publiques et non sur des ratios aléatoires. Ceci aurait un double effet sur le déficit public du fait de la baisse du service de la dette d’une part, et des dépenses d’autre part et enverrait des signes positifs de sérieux résultant en moins de tension et de pression sur les marchés monétaires. Les résultats espérés de cette démarche seraient : - Une baisse des taux créditeurs permettant aux banques de récupérer la réduction de leurs revenus par une réduction de leurs coûts du fait de la baisse des intérêts servis aux clients. Une baisse des taux débiteurs entrainant une reprise de l’activité bancaire et diminuant les risques sur la performance des avances accordées aux clients. Une baisse de la pression entrainerait l’assouplissement de la politique monétaire actuelle, nécessaire pour protéger la monnaie nationale et les besoins de devises du pays, et donc plus de liquidités sur le marché, et nous pourrons ainsi espérer une reprise des investissements et un retour à la croissance principale solution pour le futur du pays. En réalisant le « CEDRE LIBANAIS »  nous aurons honoré le contrat social Banques / Clients, forcé la main aux dirigeants politiques pour réaliser des reformes sérieuses tant nécessaires, et finalement nous aurons démontré que nous sommes capables en tant que nation de prendre notre destin en main. Nous vous remettrons une ébauche chiffrée de cette initiative à titre d’exemple qui montrera que les résultats pour les Banques serait à moindre coût, voire sans coût, et éviterait ainsi que leurs bénéfices ne se transforment à terme en provision pour clients douteux. Nous avons exposé cette initiative aux responsables, le Président de la République, différents ministres et députés ainsi qu’à plusieurs de leurs conseillers économiques et avons recueilli des échos plutôt positifs. Toutefois là aussi force est de constater que pour réussir il faudrait un « Chef d’Orchestre » qui saurait mener avec brio la carotte et le bâton. Qui mieux que vous, Monsieur, le Gouverneur est à même d’endosser ce rôle vu votre position, votre compétence, votre maîtrise du sujet et votre savoir-faire, et surtout le capital confiance dont vous jouissez. Si cette initiative est lancée par vous elle a de fortes chances de réussir et nous sommes sûrs, que du fait de l’adoption des réformes chiffrées et indentifiables, les donateurs et les agences de notations internationales ne peuvent que la saluer. Nous vous laissons bien entendu, le soin de fixer les modalités, les montants, et les indicateurs chiffrés et indentifiables des réformes (KPI) surtout que même annoncée, la mise en place peut se faire graduellement en fonction de la réalisation des KPI. Finalement, nous, RDCL, restons entièrement à votre disposition et sommes mobilisés pour la réussite de cette opération de sauvetage de l’économie. Notre option B est inexistante, nous ne pouvons que continuer à nous battre et ne pouvons pas abandonner le navire.
  • Stay up to dateSign up to the newsletter to stay informed with our latest news